L’économie malienne a connu une récession en 2012, avec une croissance négative de -1.5 %, contre une prévision initiale de +5.6 %. La reprise sera de retour en 2013 avec 5.4 % de croissance, grâce au dynamisme des secteurs agricole et aurifère, ainsi que la reprise de l’aide internationale. Le taux de pauvreté a augmenté en 2012, s’élevant à 42.7 %, contre 41.7 % en 2011, à cause de la triple crise alimentaire, politique et sécuritaire. Les ressources naturelles, en particulier l’or et le coton, jouent un rôle primordial, mais des industries textile et de raffinage de l’or restent à promouvoir. Vue d’ensemble Une crise alimentaire a débuté en 2011, à laquelle s’est ajoutée une grave crise politique avec le coup d’état du 22 mars 2012 et l’occupation par des groupes armés, entre avril 2012 et janvier 2013, des trois régions du nord, soit les deux tiers du territoire national. Une intervention militaire extérieure, française et africaine, a été déclenchée contre ces groupes en janvier 2013. Une grande partie de l’économie a été à l’arrêt en 2012, et la coopération internationale suspendue. La croissance réelle du PIB se situe à -1.5 % en 2012, en raison des contreperformances des secteurs secondaire (-2.2 %) et tertiaire (-8.8 %). De son côté, le secteur primaire a enregistré une croissance de 8.1 %. Malgré la récession et la suspension de l’aide extérieure, le gouvernement a suivi une discipline budgétaire en 2012. Le pays a renoué en janvier 2013 avec le Fonds monétaire international (FMI), et obtenu 18 millions USD dans le cadre d’une Facilité de crédit rapide (FCR). La croissance devrait être de retour en 2013 et 2014 avec des taux projetés à 5.4 % et 5.1 %. Elle sera soutenue par la production du riz, du coton et de l’or ainsi que par l’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie mobile. Les risques n’en sont pas moins lourds pour 2013 et 2014 : instabilité politique, crise économique et guerre dans le nord du pays. La pauvreté s’est aggravée à cause de la triple crise alimentaire, sécuritaire et politique. Elle s’élève à 42.7 % en 2012, contre 41.7 % en 2011. Une grave crise humanitaire a commencé en janvier 2012 avec 237 000 personnes déplacées, 410 000 réfugiés et pas moins de 4.6 millions de Maliens en risque d’insécurité alimentaire. Le gouvernement a maintenu les dépenses prévues pour les secteurs sociaux (éducation, santé, protection sociale) soit 33.45 % des dépenses totales. Les indicateurs sociaux se sont améliorés ces dernières années mais les progrès vers les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015 restent mitigés. Le Mali est en bonne voie pour atteindre les objectifs 2, 6 et 7 relatifs à l’éducation primaire universelle, la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies, ainsi que la préservation de l’environnement, dont l’approvisionnement en eau potable. Il reste cependant peu probable que les autres OMD soit atteints. Les progrès réalisés ont été fragilisés par le saccage des centres de santé, des officines de pharmacie et des écoles par les groupes islamistes qui ont occupé les régions nord pendant neuf mois. Les revenus tirés de l’or représentent environ 25 % du PIB et 75 % des recettes d’exportation. La part de l’or dans l’économie n’a cessé de croître au cours des 20 dernières années, sans création endogène de la valeur ajoutée à travers une transformation locale de l’or. Le développement du secteur minier (7.6 % du PIB) n’a pas non plus permis une présence accrue des opérateurs et prestataires de services nationaux. Le coton représente environ 1 % du PIB et 15 % des recettes d’exportation. La filière se porte relativement bien, après la crise qu’elle a connue à partir de la saison 1997/98. L’État subventionne les intrants, garantit les prix aux producteurs et fournit de l’appui et des conseils aux organisations de producteurs. Parmi les autres facteurs positifs, il faut citer la restructuration de la Compagne malienne de développement du textile (CMDT), ainsi que la bonne tenue des cours mondiaux du coton. Mais l’augmentation de la production n’a pas été suivie par le développement d’une industrie de transformation locale.

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