Dotée d’une croissance de plus de 6 % en 2012, d’une politique budgétaire stable et d’une inflation maîtrisée, la Mauritanie bénéficie d’une situation macroéconomique favorable, saluée par les services du Fonds monétaire international (FMI).
Toutefois, ces bons résultats ne se reflètent pas dans la situation sociale, toujours caractérisée par une forte pauvreté et un chômage élevé. Par ailleurs, la crise au Mali et l’afflux important de réfugiés qui en résulte risque de mettre à mal la relative stabilité sociale et politique du pays.
La Mauritanie n’arrive pas à poser les bases d’une économie productive et inclusive à partir de ses immenses ressources minérales et halieutiques. Toutefois, conscient du niveau critique du taux de chômage, notamment des jeunes, le pays entend diversifier et renforcer sa structure productive en privilégiant une croissance inclusive tirée par les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre.
Vue d’ensemble
Depuis 2010, la Mauritanie affiche un taux de croissance élevé, estimé à 6 % en 2012. Les principaux moteurs de la croissance ont été l’agriculture, suite à une bonne pluviométrie et surtout les bâtiments et travaux publics (BTP). Ces deux secteurs ont enregistré des croissances respectives en volume de 39.6 % et 23.3 % en 2012. Par ailleurs, la pêche se porte bien, avec une croissance de 14.8 %. La conjoncture internationale difficile a cependant affecté les industries minières, notamment celle du fer, qui constitue le premier produit d’exportation du pays.
La stabilité macroéconomique a été soutenue par une gestion budgétaire rigoureuse et une politique monétaire prudente. Le gouvernement mauritanien poursuit sa politique de recouvrement des recettes en modernisant l’administration fiscale, et s’applique à mieux cibler les dépenses publiques et les subventions aux produits de base. La Banque centrale de Mauritanie (BCM) s’est dotée d’outils de contrôle de la masse monétaire, afin de maîtriser l’inflation. Le niveau des réserves internationales s’élève à 750 millions USD, l’équivalent de 5.3 mois d’importations.
La diversification de l’économie, dépendante du secteur minier, est entravée par l’étroitesse de la base de production et la faiblesse de l’investissement privé national, contraint par un cadre légal et réglementaire des affaires peu favorable. La corruption, la lenteur de l’administration et la faiblesse des infrastructures de transport et d’électricité notamment, constituent les principaux points faibles de l’économie mauritanienne.
Par ailleurs, les bons résultats macroéconomiques ne semblent pas avoir d’incidence significative sur l’emploi, la protection sociale et les indicateurs de développement sociaux. Les efforts pour atteindre certains objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) comme le taux d’éducation ont fait des progrès. Mais le chômage, la pauvreté, l’insécurité alimentaire, l’accès difficile aux soins et les inégalités de genre restent des réalités ancrées dans le pays.
Les priorités sont donc à la promotion du secteur privé pour élargir la base du tissu productif, mais aussi à la mise en place de filets de protection sociale, la modernisation et la transparence de l’administration, l’ouverture de grands projets d’infrastructures, ainsi qu’une meilleure gouvernance économique, politique et sociale.
Tableau 1 : Indicateurs Macroéconomiques