En 2012, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) en termes réels devrait se situer au-delà de 13.1 %, l’un des taux les plus forts du continent. Cette performance s’explique par une bonne campagne agricole et la vigueur exceptionnelle du secteur secondaire, en hausse de presque 38 % en volume, tirée par les industries extractives. Malgré quelques risques, les perspectives de croissance en 2013 et à moyen terme sont favorables avec une tendance estimée à 5.5 %. Réduire l’endettement reste un défi. Au plan politique, l’année 2012 est marquée par la consolidation des institutions de la République. Au niveau social, des progrès ont été accomplis en matière de développement humain, bien qu’encore lents. Il est peu probable que le pays atteigne l’ensemble des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015. Les investissements massifs dans les secteurs pétrolier et minier sont des signes encourageants pour le développement du pays. Toutefois, une meilleure politique de gestion des ressources naturelles, considérant les externalités sur l’environnement, est nécessaire. Pour limiter durablement la vulnérabilité de l’économie et des populations aux chocs climatiques récurrents, le Niger gagnerait à un usage approprié de la rente minière et pétrolière dans le financement d’investissements structurants. Diversifier l’économie est également nécessaire pour parvenir à une croissance inclusive. Vue d’ensemble En 2012, la reprise économique s’est confirmée avec un taux de croissance supérieur à 13 % selon les estimations provisoires, grâce à un regain d’activités des secteurs primaire, secondaire et tertiaire dont les contributions respectives à la croissance du produit intérieur brut (PIB) sont 6.9, 4.0 et 2.5 points de pourcentage. Les recettes importantes enregistrées dans les secteurs extractifs, la révision de divers taux d’imposition1 et la poursuite de réformes au niveau de l’administration fiscale et douanière avec l’appui des partenaires techniques et financiers dont la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, l’Union européenne (UE) et la coopération française ont permis une politique budgétaire expansionniste. L’endettement s’est accru à nouveau en 2011 et 2012. L’analyse de la soutenabilité de la dette fait apparaître un risque de surendettement qui pourrait passer de modéré à élevé. Le déficit budgétaire devrait se maintenir en 2012 en dessous de 3 % du PIB, en nette amélioration par rapport au déficit de 6.8 % en 2011 et cela jusqu’en 2015. La politique monétaire de la Banque centrale a été légèrement expansionniste : la masse monétaire s’est accrue de 16.6 % par rapport à 2011, avec une hausse des crédits à l’économie de 18.2 %, à destination notamment du secteur extractif. L’inflation a progressé d’un point pour atteindre 3.9 % en 2012 contre 2.9 % en 2011. Les effets du contrôle opéré sur les prix des denrées alimentaires de première nécessité, en réponse aux inondations de juillet 2012, se matérialiseront en 2013, avec une baisse de l’inflation estimée à 1.8 %, en dessous de la norme communautaire de 3.0 % au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Cedeao). Des progrès ont été enregistrés sur le plan du développement humain en matière de santé, d’éducation et de protection sociale du fait des politiques publiques. La plus grande réussite de ces dix dernières années a été l’investissement dans le capital humain, matérialisé par une nette amélioration des services d’éducation et de santé.

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